Avertissement
« Ce roman contient des scènes pouvant heurter la sensibilité des lecteurs. Le sujet des agressions sexuelles est abordé au travers de quelques flashbacks et discussions entre les personnages »
Ces quelques lignes ont embarqué mes neurones sur un sujet qui me touche et dans lequel je suis impliquées. Alors une romance prétexte à la réflexion ? J’en parle dans les lignes qui vont suivre.
Vlog
Je déteste noël
Dans les premières pages, je fais la connaissance de Béatrice. Elle fête Noël avec sa famille et ils ouvrent les cadeaux dans la tradition, à minuit. La surprise de Béatrice fait polémique : Johnny son copain dans la vie depuis cinq ans, est en photo dans les bras d’une autre fille. Pour bien enfoncer le clou, la photo est datée. Malgré la contre argumentation du beau gosse (Johnny), il est jeté dehors et vous vous doutez bien que ce genre de souvenir ne s’efface pas si simplement.
Nous retrouvons Béatrice trois ans plus tard : elle déteste Noël.
« Les familles se retrouvent et font semblant de s’aimer, on oublie les querelles l’espace de quelques jours, on met de l’avant l’amour et la bonne humeur. »
A cet instant de ma lecture, j’étais en parfaite adéquation avec Béatrice. Alors même si nos mauvaises expériences sont différentes, j’ai beaucoup aimé sa lucidité sur cette fameuse période : souffrance et hypocrisie.
Visite et culture
Alors que cette aventure commence au mois de septembre, la radio hurle des chants de noël à Montréal. Béatrice nous offre une visite rapide mais sympa de ce lieu « unique au Québec ». Sophie Tremblay, la romancière, invite son lecteur à découvrir quelques expressions québécoises qui m’ont beaucoup amusée.
Le voyage culturel est un point positif très important. Je vis en France, ce point ne vous touchera probablement pas si vous vivez au Canada. Béatrice était tombée amoureuse de Montréal alors qu’elle y emménageait avec Johnny (le traitre). Elle revient sur ces quelques années avec colère . A la suite de ce noël catastrophique, Béatrice ne laisse plus aucun garçon l’approcher et elle a beaucoup à exprimer sur la gente masculine. Il est évident que le traumatisme est encore bien présent.
Thomas
Il est à Montréal depuis deux mois et s’y sent mal. Il fait froid, il y a beaucoup de circulation, il est anonyme dans la foule, vous l’aurez compris, Thomas préfère l’atmosphère d’un village. Il est seule dans cette ville, aucun ami et la fille à laquelle il a proposé son aide dans le hall de l’immeuble l’a convenablement éconduit.
A Montréal, dans cet immeuble, les locataires disposent d’un groupe Messenger sur lequel Thomas reçois un appel à l’aide :
« Mon micro-ondes a explosé. Il y a quelqu’un pour m’aider ? »
Ce message a été envoyé par la fille rencontrée un peu plus tôt (ah, ah, la photo de profil). Alors même s’il n’a aucune compétence en la matière, il répond qu’il peut venir et se dirige vers l’appartement de Béatrice. C’est ainsi que nos deux personnages font connaissance et engage une discussion banale.
Les jours suivants, Thomas rentre dans son cocon et ne parle plus, un personnage bizarre et déconcertant.
Longueurs et coquilles
Si je me suis amusée en début de lecture avec la présentation des personnages, je me suis ensuite lassée des textes interminables et des (trop) nombreuses coquilles. Je n’ai pas le nombre de pages en lecture numérique, mais dialogues répétitifs, arguments, contre arguments… tout ça pour convenir d’un rendez-vous. S’ils attendaient l’ascenseur, ce dernier devait probablement venir d’une autre planète.
Les échanges sont d’ailleurs plus proches de ceux de la cour du collège que d’une discussion entre adultes. Quand à leurs activités respectives, on peut se demander si la romancière est sponsorisée par Netflix.
Nous alternons les chapitres écrits à la première personne par Thomas et Béatrice. J’aurais adoré cette histoire à double face si les pensées existentielles de Thomas m’avaient offert un peu plus de profondeur. Malheureusement, ce personnage reste abominablement fade et inintéressant.
Quand à Béatrice, ses songes restent coincées dans le traumatisme. Elle nous bombarde de sentiments négatifs (que je partage pour la plupart) qui pourraient ouvrir un débat mais qui sont seulement posés là, sans suite.
« Cette fête n’a pour but que de creuser le fossé entre les rejetés de la société et les hauts placés, rien de plus. On l’enjolive avec de la belle musique, de la bonne nourriture et des films à l’eau de rose, pourtant, cela ne change rien à l’horreur de noël. »
Un beau gosse sans saveur
Quelques dialogues s’engagent entre les protagonistes sur la raison de la solitude de Thomas mais au fil des pages, j’ai relu la même réplique. J’en suis arrivée au point où l’envie de rentrer dans l’histoire pour lui secouer les puces m’a plus qu’effleurée. Les coquilles s’accumulent elles aussi, les fautes de conjugaison entre futur et conditionnel trompent le texte.
Voyant qu’il me reste 20% de lecture, je persiste. Mais la principale caractéristique de thomas selon Béatrice… : il est beau. La célibataire endurcie s’engage finalement dans une amitié d’entraide dans laquelle Thomas est toujours aussi niais et semble avoir sérieusement besoin d’une psychothérapie.
Le sujet des agressions sexuelles
Oui, vous savez, celui de l’avertissement du début de ce roman. Nous sommes très loin des révélations de Samira Bellil : « Dans l’enfer des tournantes ». Je vous laisse découvrir, chers lecteurs, ce qui est qualifié d’agression sexuelle dans ce roman. Ce problème est abordé sous un prétexte surréaliste que j’estime insultant pour toutes les victimes.
La réalité des agressions sexuelles, que les victimes soient des enfants, des hommes ou des femmes, méritent au minimum d’en parler sérieusement.
Conclusion
C’était ma première et dernière romance de Noël. La thématique est abordée dans les dernières pages (si le lecteur a réussi à tenir jusque là), ce que j’ai fait pour trouver un point positif à ce roman. L’idée générale est sympa mais se serait bien passée de la dilution textuelle qui n’est pas sans me rappeler mes années de lycée.
Les « rebondissements » ne sont qu’instantanés de vie quotidienne montés en Vaudeville à la mode pré-ado qui devraient faire le bonheur des 15/20 ans après relecture et correction de la copie. Quand à Noël, ma lecture m’a plus confortée dans mes idées déjà psychorigides, rien dans tout ça ne m’a donné l’envie de m’intéresser à cette fête religieuse et c’est bien dommage.
Très sympa ce Noël, je passe mon tour et vais terminer ma visite de la Jungle à Calais ! 😉
Que se passe-t-il à Calais ?
Pour le bouquin, à oublier 😉
La fin m’a un peu déçue, Olivier Norek aurait pu bien mieux faire ! 😉
Je vais peut-être faire une mise à jour du billet en ce sens, je sais qu’il lit les blogs => https://agatheb2k.wordpress.com/2021/12/23/livraison-5/
Calais en vrai, depuis le démantèlement de la « jungle » ? Je l’ignore, je n’y ai pas de contacts directs plus proches que Lille 😉
Oh ben David est originaire du Pas de Calais mais je n’y ai jamais mis les pieds.
Du coup…
Il me semble avoir mis les pieds dans ce département une fois pour une exposition dentellière, mais je ne me souviens plus où 😉